BEN : L’histoire de la cartouche hantée
Par Sabaca Le 6 fév 2011 à 07:18 | Dans Chroniques, Tout, Une | Avec 2 Commentaires
BEN

Les ARG sont un genre de jeu à part mais qui peuvent vite se révéler très réels et entraînants. Pour ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit, ARG signifie Alternate Reality Game ou « Jeu en réalité alternée » dans la langue des françois. Il s’agit, en bref et grossièrement résumé, d’un jeu qui ne s’annonce pas en tant que tel et qui donne au joueur la sensation d’être le héros et non pas de le contrôler. Un ARG est réussi s’il brise le 4ème mur et donne une sensation unique au joueur qui se croit réellement au centre de l’histoire, le tout est une question de réalisme, de crédibilité, de profondeur. Comme je l’ai dit plus haut, ce genre de jeu ne doit pas annoncer être une oeuvre de fiction, ne laisser la place au doute à un seul instant ou tout le travail accompli depuis le début tombe à l’eau et devient du gâchis. Les exemples pour ce type de jeux sont I love Bees, en directe relation avec Halo 2 qui a assuré son marketing, Metacortechs qui (comme vous l’aurez peut être deviné) est tiré de l’univers Matrix (et j’insiste, ça s’écrit Metacortechs) ou plus récemment le défi Quatre Jours qui lui est en directe relation avec Heavy Rain. Par définition, cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas exister d’ARG parodiques, mais ils ne remplissent leur rôle qu’a moitié et ne crééent pas un univers tangible. Mais pourquoi donc suis-je en train de parler des ARG ? Parce que durant le mois de septembre 2010, un homme très talentueux dont le pseudonyme est Jadusable a réussi à tenir en haleine des centaines de milliers de personne à lui tout seul grâce à un scénario de génie jamais exploité : une cartouche de jeu vidéo hantée. Imaginez une seule seconde que votre cartouche de Majora’s Mask est hantée et tente de vous faire perdre la raison et votre santé mentale : voilà ce qu’un homme a fait croire pendant 2 semaines à des internautes avec pour seule aide son génie.

Note : Jadusable est américain, donc je ne fais que traduire ce qu’il a écrit. Toutes ses citations seront bien sûr entre guillemets.

Le 7 septembre 2010, Jadusable, alors totalement inconnu, envoie une vidéo sur son compte YouTube ; un compte YouTube qui n’a rien d’anormal et qui ne contient que deux vidéos quelconques uploadées il y a un an. Il s’agit d’une vidéo de Majora’s Mask intitulée « day four.wmv » assez inhabituelle accompagnée d’une description qui explique le contexte.

« Les gars, j’ai besoin de votre aide pour ça. C’est assez long, et j’en suis désolé, mais j’ai l’impression que ma sécurité ou mon bien-être pourrait vraiment en dépendre. Ça a un rapport avec le jeu vidéo, plus précisément avec un Zelda appellé « Majora’s Mask », et c’est le truc le plus effrayant qui m’est arrivé de toute ma vie.

J’ai récemment déménagé dans un dortoir en tant que sophomore à la fac et un de mes amis m’a donné sa vieille Nintendo 64. J’étais excité, c’est le moins que l’on puisse dire, je pouvais enfin jouer aux jeux de ma jeunesse auxquels je n’ai pas touché depuis au moins 10 ans. Sa Nintendo 64 était accompagnée d’une manette jaune et d’une cartouche en assez mauvais état de Super Smash Bros, et comme je ne peux pas tout exiger, inutile de dire que je n’ai pas mis longtemps à être lassé de battre l’IA.

Ce weekend j’ai décidé de rouler un peu dans le voisinnage à 20 minutes du campus, de visiter les vide-greniers locaux en espérant trouver des bonnes affaires de la part de parents ignorants. J’ai réussi à trouver un exemplaire de Pokémon Stadium, Goldeneye (putain, ouais), F-Zero, et deux autres manettes pour 2 dollars. Content, j’allais m’en aller quand une dernière maison attira mon attention. Je n’ai aucune idée de la raison, il n’y avait aucune voiture et un seul étalage avec de la camelote présentée dessus, mais quelque chose m’a conduit ici. D’habitude je fais confiance à mon intuition pour ce genre de choses alors je suis sorti de la voiture et j’ai été accueilli par un vieil homme. Son apparence était, je ne vois pas d’autres mots, dérangeante. C’était étrange, si vous m’aviez demandé de dire pourquoi, je n’aurais pas vraiment pu dire quelque chose en particulier – il y avait quelque chose qui m’alarmait, je ne peux pas l’expliquer. Tout ce que je peux dire c’est que si on n’était pas en plein après-midi et qu’il n’y avait personne aux alentours, je n’aurais même pas pensé à m’approcher de cet homme. Il m’a dédié un sourire déformé et m’a demandé ce que je cherchais, et j’ai immédiatement remarqué qu’il était aveugle d’un oeil ; son oeil droit avait l’air vitreux. Je me suis forcé à regarder son oeil gauche, pour ne pas le vexer, et je lui ai demandé s’il n’avait pas de vieux jeux vidéo.

Je me demandais déjà comment je pourrais m’excuser poliment quand il me dira qu’il n’a aucune idée de ce qu’est un jeu vidéo, mais à ma grande surprise il a dit qu’il en avait quelques uns dans une vieille boîte. Il m’a dit qu’il reviendrait en un clin d’oeil et il se retourna pour retourner dans le garage. En le regardant boitiller, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer ce qu’il vendait. Des peintures assez…spéciales étaient étalées sur la table ; des dessins variés qui ressemblaient à des tâches d’encre qu’un psychiatre vous montrerait. Curieux, je les ai observés – la raison pour laquelle personne de venait acheter des choses ici était évidente, ils n’étaient pas esthétiquement agréables. Quand j’ai vu le dernier, il ressemblait au masque de Majora – le même corps en forme de coeur avec des épines protubérantes. D’abord j’ai pensé que comme j’espèrais secrètement trouver ce jeu ici, de la merde Freudienne se projetait à travers ces tâches d’encre, mais étant donnés les évènements qui se sont passés après je n’en suis plus très sûr. J’aurais dû en parler au vieillard. J’aurais aimé lui avoir demandé.

Après avoir fixé la tâche « Majora », j’ai relevé la tête et l’homme était réapparu, les bras tendus, me souriant. J’admets avoir bondi par reflexe et ri nerveusement car il m’a tendu une cartouche Nintendo 64. Elle était de couleur grise, standard, sauf que quelqu’un a écrit Majora dessus au marqueur noir permanent. Mon estomac a fait des noeuds quand j’ai réalisé quelle coïncidence c’était et je lui ai demandé son prix. L’homme souria et m’a dit qu’il me l’offrait, qu’elle appartenait à un gosse de mon âge qui ne vit plus ici. La manière dont il formula cette phrase était étrange, mais je m’en fichais, j’étais trop excité par le fait de trouver ce jeu et en plus gratuitement. Je me souviens avoir été un peu sceptique car elle n’était pas très reluisante, et je n’avais aucune garantie que ça marcherait, mais l’optimiste à l’intérieur de moi s’est dit qu’il s’agissait peut être d’une version beta ou piratée du jeu et que c’était tout ce dont j’avais besoin pour être heureux. J’ai remercié l’homme qui me souria encore et me salua, en disant « Goodbye Then (Note : Salut Alors !) ! » - en tout cas c’est ce que j’ai cru entendre. Sur le chemin du retour, j’avais un doute sur ce que l’homme m’avait dit. Mes craintes étaient fondées quand j’ai lancé le jeu (à ma surprise, il marchait très bien) et quand j’ai vu qu’il n’y avait qu’un fichier de sauvegarde simplement nommé « BEN ». « Goodbye Ben », il m’a dit « Goodbye Ben ». J’étais désolé pour lui, manifestement un grand-parent sénile, et moi – pour une raison ou une autre – je lui ai rappelé son petit-fils « Ben ».

Par simple curiosité j’ai regardé le fichier. Je le regardais, et je pouvais dire qu’il était plutôt loin dans le jeu – il avait presque tous les masques et les ¾ des restes de boss. J’ai remarqué qu’il avait utilisé une statue de hibou pour sauvegarder, il en était au 3ème jour et à côté du Temple de la Forteresse de Pierre avec à peu près une heure avant que la lune ne s’écrase. J’ai pensé que c’était dommage d’être arrivé si loin sans jamais avoir fini le jeu. J’ai créé une nouvelle sauvegarde nommée « Link » pour suivre le tradition et j’ai commencé le jeu, prêt à revivre mon enfance. Pour une cartouche aussi abîmée, j’étais impressionné par la vitesse à laquelle le jeu marchait – littéralement comme un véritable exemplaire à part pour quelques petits défauts par ci par là (comme des textures qui sont là où elles ne devraient pas être, des cutscenes qui se déclenchent à des intervalles étranges, mais rien de grave). Par contre la seule chose qui était assez déroutante était que parfois les NPC m’appelaient « Link » et parfois ils m’appelaient « BEN ». J’ai supposé que c’était un bug – une erreur de programmation qui mélangeait les deux fichiers par exemple. Ça a commencé à me faire peur au bout d’un certain temps, et au moment où j’ai fini le temple de Bois-Cascade, je suis allé non sans regrets effacer « BEN » (j’avais prévu de préserver le fichier par respect pour le propriétaire original du jeu, ce n’est pas comme si j’avais besoin de deux fichiers de toute manière), en espérant résoudre le problème. Oui et non, maintenant les NPC ne m’appelaient plus du tout, là où mon nom devrait s’afficher dans les dialogues, il n’y avait qu’un blanc (même si mon fichier s’appelait toujours « Link). Énervé, et avec des devoirs à faire, j’ai laissé tomber pour aujourd’hui.

J’ai recommencé à jouer hier soir, j’ai obtenu le monocle de vérité et j’ai réussi à me frayer un chemin jusqu’au temple du Pic des Neiges. Maintenant, certains des fans hardcore parmi vous connaissent le bug du 4ème jour – pour ceux qui ne savent pas vous pouvez chercher sur google mais en résumé, au moment où l’horloge va indiquer 00:00:00 au dernier jour, vous parlez à l’astronome et regardez à travers le télescope. Si vous avez un bon timing le compte à rebours disparait et vous avez encore un jour pour finir ce que vous faisiez. Décidé à faire le bug pour essayer de finir le temple, j’ai réussi à faire le bug du premier coup et le compte à rebours en bas a disparu. En revanche, quand j’ai appuyé sur B pour quitter le télescope, à la place d’être accueilli par l’astronome je me suis retrouvé dans la salle du boss de fin en train de regarder Skull Kid flotter au-dessus de moi. Il n’y avait pas de bruit, juste lui en train de flotter, et la musique en fond qui était normale selon cet endroit (mais quand même effrayante). Mes paumes ont tout de suite commencé à suer – ce n’était vraiment pas normal. Skull Kid n’apparaît JAMAIS ici. J’ai essayé de me déplacer, et peu importe où j’allais, Skull Kid me faisait toujours face, me regardait, sans rien dire. Rien ne se passait cela dit, et ça a continué pendant environ une minute. J’ai pensé que le jeu avait glitché ou quelque chose dans le genre – mais je commençais à en douter vraiment.

J’allais appuyer sur le bouton reset quand un texte est apparu sur l’écran : « Vous n’êtes pas très sûr, mais il semblerait que vous ayez une réservation… ». J’ai tout de suite reconnu ce message – il s’affiche quand on obtient la Clé de Chambre de la part d’Anju à l’Auberge de Bourg-Clocher, mais pourquoi s’affiche t-il maintenant ? J’ai refusé d’envisager le fait que le jeu essayait de communiquer avec moi. J’ai recommencé à explorer la pièce, pour voir si c’était une sorte d’interrupteur qui m’a permis d’interagir avec quelque chose, puis j’ai réalisé à quel point j’étais stupide – de penser que quelqu’un pouvait reprogrammer le jeu comme ça était absurde. Ensuite, 15 secondes après un autre message est apparu à l’écran, et c’était encore une phrase pré-existante « Aller à l’antre du Boss ? Oui/Non ». Je me suis arrêté une seconde, réfléchissant à ce que je devrais choisir et comment le jeu réagirait, quand j’ai réalisé que je ne pouvais pas choisir non. Prenant une grande inspiration, j’ai choisi Oui et l’écran devint blanc, avec les mots « Aube d’un nouveau jour » avec comme sous-titre « ||||||| ». Là où j’allais m’a rempli avec la sensation de peur imminente la plus intense que j’ai jamais connue, la seule manière par laquelle je peux décrire ce sentiment est d’avoir cette sensation de dépression inexplicable mais à grande échelle. Je ne suis pas une personne dépressive, mais cette émotion que j’ai ressenti, je ne savais même pas qu’elle existait – c’était une présence tellement puissante, tordue qui me balayait.

Je suis réapparu dans une espèce de version « 5ème dimension » à la con de Bourg-Clocher. Je suis sorti de la tour de l’horloge pour me rendre compte que tous les habitants sont partis. Normalement avec le bug du 4ème jour vous pouvez toujours trouver les gardes et le chien qui court devant la tour – cette fois il n’y avait plus personne. A la place il y avait cette sensation menaçante que quelque chose ici me regardait. J’avais 4 coeurs et l’Arc du Héros, mais là je me fichais de mon personnage, je pensais que j’étais personnellement en danger. Peut-être que le truc le plus inquiétant était la musique – c’était le chant de l’apaisement, tout droit sorti du jeu, mais joué à l’envers. La musique allait crescendo, comme si vous devriez vous attendre à ce que quelque chose sorte de nulle part, mais rien, et cette boucle constante commençait à me fatiguer mentalement. Tout le temps, j’entendais le faible rire du vendeur de masques en fond, assez faible pour me laisser un doute sur son existence mais assez fort pour me garder déterminé à le trouver. J’ai cherché dans les 4 régions de Bourg-Clocher, en vain… personne. Des textures manquaient, l’ouest de Bourg-Clocher n’avait pas de sol, toute la zone était…foutue. Sans espoir. Tandis que le chant de l’apaisement se répétait pour la 50ème fois, je me souvenais être en plein milieu du sud de Bourg-Clocher en train de réaliser que je ne me suis jamais senti aussi seul dans un jeu vidéo.

Tandis que je marchais à travers la ville fantôme, je ne savais pas si c’était à cause de la combinaison des mauvaises textures, de l’atmosphère, de la mélodie lancinante d’un chant qui était doux et paisible mais ici détruit et déformé, mais j’étais au bord des larmes sans savoir pourquoi. Je pleure très peu, et c’est pas pour faire le macho guy, mais quelque chose m’a attrapé et cette sensation puissante de dépression qui m’était à la fois étrangère et blessante m’a envahi par un écran de télé, et je ne savais pas quoi faire.

J’ai essayé de quitter Bourg-Clocher, mais à chaque tentative, l’écran devenait noir et j’apparaissais dans un endroit aléatoire à Bourg-Clocher. J’ai essayé l’Ocarina, je voulais partir, et je ne voulais PAS être ici, mais chaque fois que je jouais le chant du temps ou le chant de l’envol je n’avais que le message « Vos notes résonnent loin, mais rien ne se passe ». A ce moment-là, il était évident que le jeu ne voulait pas que je parte, mais je ne savais pas pourquoi il me gardait ici. Je ne voulais pas aller dans les bâtiments, je pensais que je serais trop vulnérable à ce je-ne-sais-quoi qui me terrifie. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu l’idée que peut-être que si je me noyais au lavoir (j’avais le masque Goron, et si je perdais assez d’énergie en tombant dans l’eau je mourrais) je pourrais réapparaitre ailleurs et quitter cet endroit. Tandis que je courrais vers l’eau, c’est là que ça s’est produit. Link attrapa sa tête, et l’écran montra un bref moment le vendeur de masques en train de me sourire – pas à Link, à moi – avec le cri de Skull Kid en boucle en fond et quand l’écran est redevenu normal j’étais en train de regarder la statue de Link que l’on fait grâce à l’Hymne du Vide. J’ai laissé un sortir un glapissement audible alors que cette chose me fixait avec cette expression faciale obsédante. Je me suis retourné et j’ai quitté le lavoir pour revenir au sud de Bourg-Clocher, et à ma plus grande terreur cette statue de merde m’a suivi d’une manière que je peux seulement comparer aux Anges Pleureurs de Doctor Who. Et chaque fois, à intervalles aléatoires, l’animation de la statue qui apparait derrière moi se produit comme si je l’invoquais avec l’Ocarina. C’était comme si elle me poursuivait, ou – je veux même pas le dire – me hantait.

A ce moment, j’étais à la limite de l’hystérie, mais l’idée d’éteindre la console ne m’a même pas effleuré l’esprit, je ne sais pas pourquoi, j’étais tellement concerné – la peur était quasi-réelle. J’ai essayé de pousser la statue, mais elle apparaissait derrière moi à chaque fois. Link a commencé à faire des animations que je ne pensais même pas possibles, il agitait ses bras ou avait des spasmes, puis l’écran montrait encore le sourire du vendeur de masques avant de me remettre face à face avec cette putain de statue. Je me suis retrouvé dans le Dojo, à l’arrière, dans ma panique je voulais juste une garantie que je n’étais pas seul. A mon déplaisir, je n’ai trouvé personne, mais alors que je me retournais pour partir la statue m’a coincé au fond. J’ai essayé de l’attaquer avec mon épée, sans effet visible. Confus, et acculé, j’ai fixé la statue en attendant qu’elle m’achève. Soudainement, l’écran montra encore une fois le vendeur de masques et Link s’est tourné en face de mon écran, se tenant droit à côté de la statue, me regardant avec sa copie. Il me fixait littéralement. Ce qu’il restait du 4ème mur était complètement brisé pendant que je fuyais le dojo, terrifié. Tout d’un coup le jeu m’a téléporté dans un tunnel souterrain et le chant de l’apaisement a recommencé à se jouer à l’envers pendant que je profitais du répit que la statue m’a laissé avant de recommencer à me poursuivre…de manière plus agressive cette fois – je ne pouvais faire que quelques pas avant sa manifestation. Je me suis dépêché de sortir du tunnel et je me suis retrouvé au sud de Bourg-Clocher. Alors que je courrais sans but – paniqué – un cri s’est fait entendre avant que l’écran n’affiche une nouvelle fois « Aube d’un nouveau jour ||||||| ».

L’écran fit un fondu et j’étais au sommet de la tour avec Skull Kid en train de flotter encore une fois, silencieusement. J’ai levé mon regard et la lune était revenue, à quelques mètres au dessus de ma tête, mais Skull Kid continuait à me regarder avec ce masque. Une nouvelle musique en fond cette fois – le thème du Temple de la Forteresse de Pierre à l’envers. Par une tentative désespérée, j’ai équipé mon arc et j’ai tiré sur Skull Kid – la flèche l’a en fait touché et une animation de lui-même en train de reculer s’est produite. J’ai tiré encore une fois, et à ma troisième flèche, un message est apparu disant « Ça ne te servira à rien. Hee, hee. » et Link décollait du sol, en lévitation puis il cria en explosant en flammes, ce qui le tua pour de bon. J’ai bondi quand ça s’est passé – je n’ai jamais vu cette attaque utilisée par QUI QUE CE SOIT dans le jeu, et Skull Kid lui-même n’a PAS d’attaques. Alors que Link mourrait, le corps encore brûlant, Skull Kid rit et un fondu en écran noir s’est produit, juste pour me faire réapparaitre au même endroit. J’ai essayé de le charger, mais la même chose s’est reproduite, le corps de Link qui décolle par une force inconnue et sa mort brûlante. Cette fois, pendant l’écran de game over les quelques notes du chant de l’apaisement à l’envers pouvaient être entendues.

A mon troisième (et dernier essai), j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de musique cette fois, juste un silence total. Je me suis souvenu que dans la véritable rencontre avec Skull Kid vous devez utiliser l’ocarina pour soit voyager dans le temps, soit invoquer les géants. J’ai essayé le chant du temps mais avant de pouvoir jouer la dernière note Link meurt encore une fois. Alors que le game over était presque terminé, le jeu a ralenti, comme si la console essayait de calculer beaucoup de choses… quand l’écran est redevenu normal, c’était encore et toujours le même endroit sauf que Link était mort dans une position que je n’avais jamais vue dans le jeu, sa tête face à la caméra, avec Skull Kid toujours en train de planer. Je ne pouvais pas bouger, appuyer sur les boutons, juste regarder le corps de Link. Après 30 secondes de ce spectacle, le jeu fit un fondu avec comme message « Tu as rencontré une terrible destinée, n’est-ce pas ? » avant de me ramener à l’écran titre.

Avant de recharger ma sauvegarde, j’ai remarqué qu’elle n’était plus là. Au lieu de « Link » il y avait « A TON TOUR ». « A TON TOUR » avait 3 coeurs, 0 masques et aucun objet. J’ai sélectionné « A TON TOUR » et tout de suite, j’ai été ramené sur la scène du toit de la tour avec Link mort et Skull Kid en train de planer, avec son rire en boucle. J’ai rapidement appuyé sur le bouton reset et quand je suis revenu à l’écran titre, il y avait encore un fichier, en dessous de « A TON TOUR », nommé « BEN ». Le fichier est revenu pile à l’endroit où il était avant que je ne le supprime, au Temple de la Forteresse de Pierre avec une heure restante. J’ai éteint la console cette fois, je ne suis pas superstitieux mais là c’est VRAIMENT trop bordélique, même pour moi. Je n’y ai pas joué aujourd’hui, putain, je n’ai même pas réussi à dormir, j’ai continué à entendre le chant de l’apaisement dans ma tête jusqu’à me souvenir de cette atroce terreur que j’ai ressentie en explorant Bourg-Clocher. Je suis retourné à la maison du vieil homme aujourd’hui pour lui poser des questions avec un pote (aucune chance que j’aille là-bas seul), mais je n’ai trouvé qu’un panneau A Vendre dans le jardin et quand j’ai sonné à la porte personne n’était là.

Et maintenant j’en suis là à écrire le reste de mes pensées et à enregistrer ce qui s’est passé, désolé si il y a des erreurs de grammaire ou autre, je fais des nuits blanches. J’ai peur de ce jeu, même après avoir écrit tout ça, mais je pense qu’il y a encore des choses à découvrir, et que ce jeu veut de moi une enquête plus poussée. Je pense que « BEN » est quelque chose dans cette équation, mais je ne sais pas quoi, et si je pouvais retrouver le vieillard je pourrais trouver des réponses. Il me faut un autre jour ou plus pour récupérer avant de replonger là-dedans, ce jeu m’a déjà bousillé ma santé mentale, mais la prochaine fois j’enregistrerai du début à la fin. L’idée d’enregistrer ne m’est venue à l’esprit que vers la fin, donc voici les dernières minutes de ce que j’ai vu (comprenant Skull Kid et la statue), sur YouTube. Je vous tiendrai au courant demain quand j’y rejouerai. »


2 Commentaires
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  1. Sabaca dit :

    PREMIER COMMENTAIRE DU SITE SUR PREMIER ARTICLE DU SITE OMG OMG OMG

  2. PallMallCow dit :

    Et merde, j’ai tout manqué, zut …

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